Exigences de fond applicables au contrat de société
Soumission du contrat de société aux exigences du droit commun des contrats
Pour être valable, un contrat, quel qu’il soit, doit remplir certaines conditions de fond.
Le consentement des parties au contrat
Toute personne qui contracte dans le cadre d’un contrat de société doit consentir à cet engagement. Autrement dit, le consentement des associés doit être un consentement réel – il ne doit pas être simulé. Il arrive que dans la société il y ait des « hommes de pailles » qui ont simulés le consentement : on a alors une société fictive.
Le consentement doit être libre et conscient
On dit que le consentement ne doit pas être vicié. Il existe trois vices du consentement : l’erreur, le dol, la violence. Si le consentement d’une personne est vicié, le contrat est nul vis-à-vis de celle-ci
La capacité
Pour contracter, il faut que la personne soit capable juridiquement.
L’objet social de la société doit:
- Exister.
- Être suffisamment déterminé.
- Être licite c’est-à-dire non contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs.
- Avoir une cause, c’est-à-dire la raison pour laquelle les personnes s’associent.
La soumission du contrat de société à des exigences spécifiques
L’article 1832 du Code Civil pose trois éléments spécifiques cumulatifs au contrat de sociétés :
- Le principe de la pluralité des associés
- Mise en commun d’apports
- Participation aux résultats
Un quatrième est admis même s’il ne ressort pas du texte, c’est l’ « affectio societatis ».
La pluralité d’associés
En principe la société exige d’avoir au moins deux contractants. Dans certains types, il en faut plus. A ce principe il y a une exception : la loi autorise depuis 1985 la constitution d’une société avec une seule personne. C’est le cas de l’EURL par exemple. Mais il s’agit là d’une situation exceptionnelle.
En dehors de cette situation, la pluralité d’associés doit exister non seulement au moment de la création, c’est-à-dire au moment du contrat, mais également pendant toute la vie de la société.
Les apports
Pour souscrire un contrat de société il faut que les associés offrent un apport, c’est une nécessité absolue. L’apport, c’est le bien dont l’associé transfère la propriété ou la jouissance en contre partie duquel il reçoit des parts ou actions.
Ces apports peuvent prendre différentes formes. Il y en a trois types :
- Apport en numéraire, c’est-à-dire en argent
- Apport en nature, c’est-à-dire d’un bien quelconque (immeuble, meuble, brevet…)
- Apport en industrie, c’est-à-dire la mise à disposition de son travail, de ses connaissances techniques.
La participation aux résultats
- Participation aux bénéfices et économies
Le bénéfice est le bien pécuniaire ou matériel qui ajoute à la fortune des associés. Les économies sont lorsque la société permet à ses membres d’atténuer une perte.
- Participation aux pertes
Si un jour la société est dissoute et qu’elle a tout perdu, les associés repartent sans rien : ils ont perdus leurs apports.
L’affectio societatis
C’est la volonté, l’intention de s’associer dans le cadre d’un contrat de société pour exercer une activité commerciale. C’est l’élément psychologique.
Concrètement, cela implique que tous les associés vont participer à l’activité de la société sans lien de subordination sans quoi on se trouve en contrat de travail.
Exigence de formes applicables aux contrats de société
De droit français, le système soutenant le droit des contrats est le consensualisme : pas besoin de formuler à l’écrit le contrat. Le contrat est valable dès qu’on y consent. Sauf lorsque la loi précise l’obligation d’être formaliser à l’écrit : c’est le cas du contrat de société.
Cet écrit s’appelle les statuts. Et ces statuts sont eux-mêmes soumis à diverses formalités.
Les statuts, écrits nécessaires au contrat de société
C’est l’article 1835 du Code Civil qui pose l’exigence d’un écrit, cet écrit étant dénommé statut dans le cadre du contrat de société.
Cette exigence s’explique par un désir de protection des tiers qui sont susceptibles de contracter avec cette société. Cela leur permet d’avoir une information sur la société. Il y a aussi une protection des associés en cas de litige notamment ou bien en cas d’oubli à cause du temps qui passe.
Les opérations précédant la signature des statuts
Comme dans tout contrat, il y a une discussion, c’est ce que l’on nomme les pourparlers. Ils sont formalisés dans les protocoles d’accords qui sont un préalable aux statuts
Rédaction et signature des statuts
Les statuts doivent être rédigés dans un écrit. Ils peuvent être sous seing privé ou authentiques. La loi indique que dans ces statuts doivent comporter un certain nombre d’informations obligatoires : durée de la société (pas plus de 99 ans renouvelable par la suite), le siège social, les apports de chacun, etc.…
Une fois rédigés, les statuts doivent être signés. C’est à partir du jour de la signature que le contrat est conclu.
Formalités applicables aux statuts
- Enregistrement des statuts : aller les faire enregistrer par l’administration fiscale.
- Publication d’un avis dans un journal d’annonce légal dans le but d’informer les tiers de la création de la société.
- Dépôt des statuts et autres documents au greffe du tribunal de commerce dont va dépendre la société.
- Dépôt d’une demande d’immatriculation de la société au tribunal de commerce, un jour après, le greffe immatriculera la société ce qui lui permettra d’acquérir la personnalité juridique. ‘est donc une formalité très importante
- Publication d’une annonce de l’immatriculation dans le BODACC par le greffe.